27 juin 2007

Le charlatan de Vogica

Je jouie depuis quelques mois d’un titre de propriétaire foncier. Je souhaiterai mettre à profit cette situation pour effectuer quelques travaux dans mon appartement, c’est pourquoi j’ai sollicité un rendez-vous avec un vendeur de Vogica en vu de refaire ma salle de bain. Ce fut une erreur monumentale.

Le jeune homme, très à l’heure et avec un faux air de Carlos, (dans la série Desperates Housewives pas le chanteur déchu à la bedaine arrogante) a donné un premier mauvais signe quand il a clairement montré qu’il n’y connaissait rien en salle de bain : « oh, nous à Vogica on vend surtout du mobilier de salle de bain et moins les sanitaires ». Ensuite, il s’est mis à l’aise dans mon salon, vidant à grand coup de déglutition le verre de jus de fruit généreusement proposé « un verre de Tropicana, ca ne se refuse pas, Monsieur Type ! » pendant qu’il ponctuait toutes ses phrases pour meubler les trous par des questions débiles « vous faîtes du sport Monsieur Type ? »

Quelques instants plus tard, il avait finit de dessiner la salle de bain de mes rêves, avec une petite douche flanquée dans un coin et un lavabo abandonné dans un autre coin. Restait à caser (enfin) un mobilier de première qualité, car « il faut savoir se faire plaisir Monsieur Type! ». En tout, ca donnait 8000 € la salle de bain, un peu cher pour 4m², même avec un financement magique et le taux le plus compétitif de l’histoire des banques.
Première technique de vente, on diminue la qualité de fabrication des meubles… Le devis tombe à 7000 €. Trop cher.

Après moult tergiversations, notre vendeur a pris un air hésitant, puis solennel « non, je refuse de renoncer, je veux me battre pour que vous puissiez vous offrir cette salle de bain ».

Il a alors sorti de son chapeau le coup de téléphone au directeur. Je n’en revenais pas, il me faisait le coup du charlatan cuisiniste, le truc de base qu’on ne fait plus depuis les années 80 et que Julien Courbet a rendu ringard à grand renfort d’avocats télégéniques !

Au bout du fil, j’avais Monsieur Chef. Il a pris l’air grave, une voix lourde et prononcer ces mots : « Monsieur, d’habitude, nous ne proposons cette offre qu’aux professionnels. Mais nous sommes prêt à faire une exception parce que je dois un service à mon vendeur. » et puis le voilà parti m’expliquant les prix réduits des professionnels, et tout ça. Réduction générale de 35%, le devis tombe à 4500€.

Evidemment, il faut s’engager tout de suite, parce que le dossier est déjà validé, etc…

Si seulement le vendeur était bon acteur ! Mais il jouait aussi mal que si Jean Lefèvre avait tourné dans un film porno des années 80 « Oh, je crois que je peux appeler mon directeur ! ».

A 22h30, 2 bouteilles de jus de fruits et deux coups de fil du directeur, on n’a fini parsce débarrassé du grandiloquent vendeur « Monsieur Type, si vous êtes un homme de parole, alors on se revoit dans deux semaines pour signer les papiers ». Mais bien sur !

18 juin 2007

Les pieds nickelés à l'Elysée : Mais que devient p'tit Louis ?

Photophage ne fait pas que des photos, il est aussi très bavard notamment à travers la fresque "Les Pieds nickelés" qui narre le destin du nouveau Président français et de ses proches. Par esprit républicain, Monsieur Type prend la plume et propose un nouvel épisode à cette épique saga.


Vous adorez les épisodes de vos héros préférés : Nicolas l'enfant terrible de la politique française enfin parvenu à son rêve, Cécilia la muse et la prophète lunatique et Eric le traitre épique plein de candeur ?

Saviez-vous que perdu dans cet univers de pouvoirs et de passion se cache un petit homme plein de malice et d'innocence ? Un être doux et sage, au royal prénom de Louis.

Louis S. ne va plus à l'école depuis le 7 mai. Dorénavant, avec son statut de dauphin du Président, et la sécurité qui doit être la sienne, il reçoit les professeurs au palais pour lui enseigner les sciences, les lettres et la politique.

Le corps professoral dédié à l'éducation de Louis a été nommé par décret officiel, il est composé des meilleurs professeurs au sommet de leur carrière. Pascal Sevran est chargé de l'étiquette et du protocole, pour transmettre à Louis les nobles manières présidentielles en matière de chants, de danse et d'Arts télévisuels. Claude Allègre a obtenu la mission spéciale du Président Papa d'enseigner les sciences et la biologie pré-historique, alors que Bernard Tapie est le professeur de sport du petit Louis.

Aujourd'hui est un jour particulier, puisque Louis reçoit sa première leçon avec son nouveau professeur, Alain Juppé, dorénavant libre de toute charge, qui sera l'enseignant dédié à l'économie et à la météo.

-Bien, commençons Louis si tu le veux par le PIB du Bolivie. A ton avis, pourquoi est-il deux fois moins important que celui de son voisin péruvien ?

- Je m'en fous ! je veux jouer à cache – cache dans l'abri anti-nucléaire avec papa !

- Ecoute, ton père est très pris en ce moment par les travaux de rénovation de la Lanterne, alors concentre toi un peu sur la leçon de ce jour si tu veux bien.

- Non, je veux pas, je veux porter le gros collier en or et appuyer sur tous les boutons pour faire la guerre avec papa contre les méchants Russes !

Rachida Dati, alors en pleine réflexion sur les moyens pour mettre plus de mineurs en prison, passait par hasard par le salon Pompadour. Elle se fait apostropher par Alain Juppé

- vous là-bas, la baby-sister, venez vous occuper du gamin !

- Mais pour qui me prenez vous ? je suis Rachida Dati, la garde des sceaux !

- Justement, j'ai quelqu'un pour vous ! Un sale môme de dix ans qui me pourrit la vie. Occupez-vous en pendant que je fais un tour à l'ambassade du Canada. Je vais demander l'asile politique à Montréal. Avec un peu de chance, Garou est toujours à l'affiche.


C'est ainsi que l'on perdit de nouveau la trace d'Alain Juppé. Arno Klarsfeld fut le nouveau professeur de Louis, et on dit que tout deux s'amusèrent beaucoup à faire du patin à roulette dans le 12ème arrondissement.

11 juin 2007

Combien de minutes dans quelques instants ?

Et puis qu’est ce qui est plus long ? Quelques instants, ou quelques minutes ?

On peut dire 2 ou 3 minutes ? 5 à 10 minutes ? 10 minutes à quart d’heure ?

A la télé, est-ce que l’on doit s’attendre à ce qu’une page de pub soit plus brève quand le présentateur annonce « à tout suite » plutôt que « juste après » ?

A la fin d’un mail, si je suis pressé, je préfère mettre « à très vite » ou « à bientôt » ?

Dans le travail, je fixe une échéance en début de semaine prochaine, on entend Lundi ou Mardi, soit. Si je fixe comme échéance en fin de semaine prochaine, alors on pense à jeudi, ou vendredi. Par contre, il y a un litige dont tout le monde s’accommode, quand on annonce « en milieu de semaine de prochaine ». Ce n’est pas mardi, c’est plus sûrement mercredi et peut être aussi jeudi… c’est du moins ce que pense mes prestataires !

Du coup, le jeudi a bon dos, à la fois en fin de semaine qu’en milieu. Il est tantôt en avance, tantôt en retard, finalement jamais au bon moment.

Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, divise son emploi du temps par tranche de 5 minutes pour ne pas perdre un instant dans son planning. Voilà quelqu’un d’organiser. Peut être que lui sait combien il y a de minutes dans quelques instants…

06 juin 2007

L’affaire des photos du séminaire


Je rentre tout juste de mon premier séminaire d’entreprise. L’image d’épinal de ce type d’événement, c’est une bande de cadres masculins qui marchent sur la braise, font du parachute ascensionnel, sortent bruyamment en boîte de nuit à Ibiza et jettent Pichard dans la piscine de l’hôtel alors que celui-ci s’était caché dans un recoin pour appeler sa famille. Bref, des moments de franches camaraderies…



Malheureusement pour moi, l’écrasante majorité de mes collègues sont des femmes quadragénaires, le séminaire de débauche organisé s’est transformé en séjour bucolique et reposant dans un château de luxe en région parisienne, avec piscine et cours de yoga.
La prof de yoga exigeait qu’on étale sa cage thoracique, qu’on respire des chevilles, ou encore qu’on mette ses mains sur le ventre pour profiter du fluide… Je me suis rapidement échappé de ce délire collectif pour rejoindre le practice de golf. Seulement voilà, quand on n’a jamais swingué de sa vie, c’est lassant quand au bout de vingt minutes, on a creusé un trou de 10 cm autour de la balle, qui, elle, n’a pas bougé.



C’est presqu’avec soulagement que je rejoignais les ateliers de travail : au programme, quelle dynamique de travail pour mieux répondre aux besoins des clients, ou encore quelle synergie collaborative pour optimiser la réussite des objectifs. Les mots de ces intitulés sont interchangeables, l’objectif est d’enfermer les participants dans des petites salles surchauffées, les laisser s’engueuler toute l’après-midi pour finir par une présentation bavarde en séance plénière devant une assemblée endormie impatiente de se masser autour du buffet.



Pour terminer la journée : soirée open bar de thé. J’étais seul avec ma bière dans un océan d’earl grey et de verveine. Mon image de gendre idéal en a pris un sacré coup, moi qui retiens toujours l’ascenseur pour les collègues, qui me lève systématiquement pour remplir la carafe d’eau de la cantine ! Mais pourquoi les femmes, passé un certain âge, ne boivent plus ?



Le lendemain au bureau, une collègue avait mis toutes ses photos sur un répertoire partagé dès 10 heures… Une demi-heure plus tard, la moitié des photos de la piscine avaient disparues. La moitié de l'étage s'est vexé de ne pas avoir pu exercer un droit de veto sur la diffusion des photos...

En attendant le TGV…

La principale distraction dans le TGV, c’est regarder défiler le paysage. Quand le train est à l’arrêt, c’est le drame pour les passagers privés de leur principale occupation. L’autre jour, je rentrais de Nantes vers la capitale grâce aux transports ferroviaires. Seulement voilà, un petit vieux avait traversé en auto un passage à niveaux en même que le TGV quelques kilomètres plus haut. Résultat, deux longues heures d’attentes avant le départ. Dans ce genre de situation il y a deux choses à observer : le capharnaüm sur le quai et les voyageurs qui ne savent pas comment patienter.

Dans le premier cas, sur le quai, c’est l’effervescence. Un pauvre agent SNCF, l’air bonhomme, explique à tout va qu’il ne sait rien, que le machiniste est dans le train que l’on attend, et que si on veut arrivé à Paris avant minuit, mieux vaut prendre le train de 21h, partant quai 4. Autour de l’agent, une dizaine de personnes attendent des explications, le regard mauvais, prêt à en découdre.

Plus loin, certains passagers se dirigent d’un pas distrait vers la sandwitcherie ou le bureau de presse en cherchant désespérément des pièces au fond de leur poche, croisant ceux qui changent de quai les bras chargés de valises et d’enfants.

Dans les voitures, bien au chaud, on patiente en passant des coups de téléphones de la semaine. Evidemment, il y a toujours une personne moins discrète que les autres. Alors Patrick et Aurélie, un couple bien habillé d’une trentaine d’année, se font remarquer à grand renfort de PDA… Jeudi, ils vont diner chez Romain et Béa, ils apportent le désert « tu verras une sacré surprise… », après, Patrick appelle sa mémé pour lui raconter se vacances « des souvenirs pleins les yeux », puis il parle de l’actualité « un bon signe, ce nouveau gouvernement », « on est content pour le nouveau président », « ca devrait bien remettre les choses en place », etc.... Au bout du fil, la vieille dame fait tout pour que la conversation se poursuive, arrachant à son petit fils des précieuses minutes qui lui changent de l’ennui. Elle se dit qu’il est bien son petit, peut-être aussi bien que le type qui présente les actualités régionales sur FR3, et que sa petite dame a bien de la chance de l’avoir trouvé. Cette bruyante conversation s’éternise alors sur un concert de louanges pour le nouveau président de la République. Lassé de ce discours triomphaliste, je préfère retourner sur le quai, soutenir ce pauvre agent de la SNCF. Tiens, qu'est ce qu'il pense du service minimum?