08 décembre 2008

Ces SMS qu’on vous voit envoyer

Avec la nouvelle génération des téléphones mobiles, on voit débarquer des appareils équipés d’un écran plus grand, plus lumineux, bref, plus visible pour les voisins dans le métro.

Evidemment, je ne manque jamais une occasion de loucher sur l’écran d’un iphone pour dénicher une anecdote croustillante ou happer un instant de vie, tel une baleine dévorant ces millions de plancton par jour…

A lire vos SMS, ceux-ci restent quand même très prévisibles. « J’arrive » ou encore « je suis là dans trois stations » (message dont la durée de vie est d’ailleurs plutôt brève).

L’autre jour, un vieux golden boy sorti de son cabinet de haute finance envoyait à différents contacts féminins un laconique « t’es libre ce soir ? … » avec trois petits points aussi évasifs que prometteurs.

Pendant un concert, un jeune homme, pourtant accompagné, envoyait à une Alexandra « ton appel m’a fait très plaisir, je te rappel dès que je peux… » Cette fois, les points de suspension indiquant en gros « dès que je suis tranquille pour appeler ».

Dans la même série, je ne peux m’empêcher de souffler au voyageur qui remplit une grille de Sudoku « Est-ce que tu as pensé au 7 ? Et le 6, n’oublie pas le 6 bon sang ! »

Instant très chasse avec Monsieur Chat

J'ai la preuve que les animaux, en l'occurrence les chats, sont capables de suivre un programme télévisé. Évidemment, il faut trouver une émission qui les interresse, comme on interresse une vieille dame face au programme de feu pascal Sevran, ou un cerveau à encéphalogramme plat devant une émission de NRJ 12.



 
 
 
 
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06 décembre 2008

Mon beau sapin.



Décembre. La tempête de neige s’abat sur la ferme. Le vent souffle en faisant vibrer les clôtures de bois. Quelques rares oiseaux survolent un paysage blanc. La girouette siffle en tournoyant. Proche du foyer dans lequel crépite un feu, l’homme se prépare à affronter les éléments pour ramener un sapin, le sapin de Noël.

Mu par le courage, la détermination et doté d’une excellente connaissance de la forêt, l’homme part affronter le terrible bois de pins pour en ramener le plus beau des sapins pour les fêtes de Noël.

Après avoir affuté sa hache, l’homme libère le chien de l’enclos. Il sera son compagnon pour cette sortie, il pourra ainsi éloigner les hyènes et autres bestioles de mauvais augures qui infestent les bois.

Un bon sapin de 2 m devrait faire l’affaire et ravir les enfants. Le père Noël devrait d’ailleurs se montrer généreux dans une maison avec un si beau sapin. D’ailleurs, sa compagne a déjà tricoté des étoiles et des chaussettes à accrocher aux branches.

L’heure du départ a sonné. L’homme monte alors dans le bus 167 pour descendre quelques arrêts plus loin, à Monceau Fleur. La bas, il choisirait une sapin orange. Enfin, avec une étiquette orange, à 25 €, un Normann de 150 cm. Un bon prix quand même, et déjà emballé dans un filet, pratique à transporter. Pendant ce temps là, sa compagne aura déniché quelques boules fluo au Monoprix. Tous regagnent alors le foyer, pour décorer ce sapin, pendant que le chat dévore déjà les branches.


Mon beau sapin, roi des forêts
Que j'aime ta verdure
Quand par l'hiver, bois et guérets
Sont dépouillés de leurs attraits
Mon beau sapin, roi des forêts
Tu gardes ta parure

Je suis allé voir ma sonnerie de portable en concert.


Le Zénith était bondé pour cette dernière soirée su festival des Inrocks. Au programme, quelques groupes de rock avec des jeunes gens guitaristes, bassistes, batteurs, baratineurs, tous plus ou moins chanteurs. Bonne surprise de la soirée : le groupe CSS, des brésiliens très dynamiques sur scène, qu’un journaliste du magazine organisateur du festival pourrait qualifier de « rock acide aux cordes nerveuses avec des relents de post disco » tout en ponctuant son article de quelques « hype » par ci par là pour justifier son salaire mirobolant.

J’ai bien aimé quand le groupe a joué ma sonnerie de téléphone « Let'S Make Love And Listen To Death From Above », c’est un geste plutôt touchant et un peu troublant, je me sentais obligé de répondre durant toute la chanson. C’est un peu comme quand dans la rue on entend un téléphone sonner, avec son ancienne sonnerie. C’est le passé qui nous rappelle…

Retour au concert, dans la fosse et les tribunes, le public me parait plutôt jeune. Des cheveux longs, jeans slims noirs, derbies ou converses aux pieds…J’ai l’impression d’être à une manif lycéenne… Il faut dire que la tête d’affiche de la soirée est le groupe The Kooks, dont le leader est né en 1987, année où je savais déjà que le père Noël n’existait pas.

Le jeune public de fans filme les vedettes de la scène avec leur téléphone portable, comme on agitait son briquet dans les chansons romantique de Patrick Bruel. Autant le dire tout de go : pourquoi filmer un concert ? La qualité des images est lamentable, le son est pourri. Mais on repart avec un morceau, un moment de vie sur son téléphone à soi, son calepin personnel. Comme un bloc-note qui enregistrerait des morceaux de vie…

Au milieu de cette foule adolescence, je me dis que je n’irai plus voir que des concerts d’artistes de ma génération…. je suis condamné à me rendre voir des concerts de jazz, au Duc des Lombards, avec un verre de whisky précieux entre les mains, un cigare au bec et une discussion feutrée sur les investissements immobiliers déductibles des impôts.