21 octobre 2008

Le secret de la dame au chocolat

La machine à café de mon bureau est fantastique : elle propose des cafés, mais aussi des thés, des capuccinos et aussi des chocolats. Je partage cette machine à café avec la moitié de l’étage, mes collègues directs, mais aussi le service de la paie. J’ai donc régulièrement le plaisir de côtoyer cette population aussi étonnante qu’homogène.

C’est vrai, les collègues de la paie se ressemblent toutes. Des cheveux gris, des photos de petits enfants répartis sur le bureau, des fonds d’écrans avec des chats, et des powerpoint rigolos plein la boite mail. On ne connaît pas vraiment leurs âges, mais on se doute qu’elles cumulent assez d’ancienneté pour prétendre aux plus belles médailles du travail : grand or, vermeil ou légion d’honneur des 35 heures.

Dès fois, quand je traverse le service paie tard le soir (disons 17 heures), je croise l’une de ces collègues sur la plus antique machine de l’entreprise, un lecteur de microfilm. A la lueur d’une ampoule, une employé de la paie consulte des fiches des paies de 1987 ou calcule les points retraites d’un salarié entré dans l’entreprise en 1965. On se croirait revenu au temps des ordinateurs à cartes perforées ou des orgues de barbarie.

Parmi cette population où toutes les têtes se ressemblent, il y a pourtant une dame tout à fait remarquable, c’est la dame du chocolat. Un matin, de bonne heure, avant même la distribution du courrier, je l’ai croisée à la machine à café. C’est alors qu’elle m’a fait partager son plus grand secret. « Voyez vous jeune homme, le chocolat, il faut l’enlever avant la fin du programme, avant que la machine vous annonce que la tasse est prête. Il y a aura moins d’eau, moins de sucre et plus le goût du chocolat ».

Depuis cette rencontre, je ne passe pas un jour sans profiter de ses bons conseils. Je goûte ainsi au plaisir d’un chocolat délicieux et précieux, réconfortant dans la tourmente d’une journée, une pause au bon goût du cacao de notre enfance.

Alors messieurs, mesdames qui êtes si pressés, prenez un peu votre temps. Ecoutez autour de vous les conseils sages et simples de ceux qui sont juste à vos côtés(1).

(1) cette dernière phrase est extraite du powerpoint « 7 conseils sur la vie », écrit par un moine bouddhiste en 1873 et diffusé pour la première fois par le service compta de la COFRAP en 1996

18 octobre 2008

Le picard est ringard



Oh oui le jeu de mot est facile ! Mais regardez plutôt cette photo, témoignage de la réalité picarde. On était sur les hauteurs de Gisors, surplombant un parking.
On a surpris le picard dans son intimité, rentrant des courses… Étonnant.

Devant deux buralistes, le même jour, mais à deux endroits différents





Souvent, on rentre de week ends en ayant envie de déménager. S'installer dans une ville plus tranquille, profiter d'une maison au calme pour un loyer ridicule. Mais pas à tous les coups...

09 octobre 2008

Documentaire animalier sur téléchat


Monsieur Chat, sur l’accoudoir du canapé perché, regardait le plafond, où ma foi aucune mouche n’était à débusquer.

Il balançait ses pattes dans le vide et attendait prétexte pour une aventure intrépide.

Soudain, le grand écran plat du salon se mit à diffuser des images d’un documentaire animalier, avec en vedette : lièvres variables, chouettes hulottes et marmottes sorties de leurs terriers.

Sitôt vus, Monsieur chat se tendit tel un chasseur, prêt à bondir, à découdre et à l’affut.

Son regard fixa le manège de la faune s’affichant sur le plasma. Des cerfs majestueux, mais aussi des oiseaux peureux, proies plus accessibles pour un chat.

Il se leva, se rapprocha et jaugea la dalle à la fin du générique, laquelle en reçut un coup de patte énergique.

C’en était fini des rêves de chasse et de course en forêt, Monsieur Chat retrouvait sa vie de citadin benêt.

Pourtant, au moment où je fais de ses péripéties un billet, il m’observe et me guette du haut de mon chevet. M’imagine – t – il plus petit, vil et asservi ? Me croquant et me chassant, tel l’aigle majestueux dévorant ?

08 octobre 2008

De l’inégalité du temps en entreprise

Le temps. Long sujet. Il s’étale, s’attarde, accélère…En entreprise, le temps est une notion très relative, pas tellement secondaire, mais plutôt discutable et insaisissable.

D’abord, personne ne respecte le temps. Le temps de travail ? Le respecter est une gageure, on nous demande de toujours en faire plus, en moins de temps.

Le temps, c’est aussi des deadlines ; mais qui respecte les menaces d’un planning PowerPoint ? Le chef de projet ajoute quelques mots savants, livrables, charges, etc… mais on ne s’y trompe pas, il y a toujours une envie irrésistible de déborder la date limite, peut être pour voir ce qui se passe juste après, dans la zone rouge barrée d’un mot « retard ».

Le temps, c’est aussi le temps de la réflexion ; meilleure excuse pour refuser, renoncer ou réfuter un projet ou un prestataire.

Mais le temps, c’est aussi un luxe. Prendre son temps pour faire quelque chose. A l’inverse, raccourcir le temps, est un privilège. Un ponte de l’organigramme peut exiger qu’on réduise un laps de temps, sans souffrir de discussion. « Un rapport sur mon bureau demain à 7h » dit le manager détracteur du temps.

Le temps, impalpable, est pourtant dès fois ressenti telle une tornade.

J’étais récemment en travaux avec des collègues sur la rédaction d’une communication complexe à l’attention des collaborateurs de l’entreprise. On discutait, palabrait… Le Directeur Général prit soudain une décision n’appelant pas une seconde de délai. En un souffle, un coup de téléphone et la visite de deux assistantes nous ont rapporté cette décision. Une bourrasque de gros temps venait de s’abattre dans le bureau. Il était temps de s’y mettre.

01 octobre 2008

Mon plombier est un lascar


Les grands travaux de la salle de bain approchent à grand pas. Déjà, on a procédé à la découpe des tuyaux du chauffage central pour retirer un radiateur. Pour cette intervention, il a fallu que je me fâche avec mes voisins en faisant repousser la mise en route de la chaudière de l’immeuble.

 

Sur la porte d’entrée, le syndic avait affiché une question : « qui veut remettre en route le chauffage ? ».

 

Quelle pantalonnade ! Mme James a écrit « on a froid !», tel un cri étouffé par les vents de la steppe. Mme Poirier, qui ne vit pas dans l’immeuble, mais vient tous les jours pour s’occuper de  sa mère, pense avant tout à elle : « pensez aux personnes âgées et aux enfants ! ». Un hâbleur anonyme en rajoute « Gla Gla Gla ». Pour un peu, on faisait intervenir l’Abbé Pierre et ses compagnons.

                      

Avant d’accomplir le souhait si cher à mes voisins, un plombier est donc intervenu pour déplacer mon radiateur. Kevin, lascar, et plombier. Casquette visée sur tête, air des mauvais jours, jogging et basket. Arrivé avec une heure de retard au rendez-vous « il me manquait une pièce ». Kevin, jeune, certes, mais a déjà du métier « Ouh là ! Je ne sais pas si je vais pouvoir tout faire, je dois respecter mon planning ! » ou encore « regardez la tige filetée de 21 là, ça ne tient pas, je vais devoir tout couper ». Et hop, un boulot ingrat évité.

 

Kevin avait amené avec lui un apprenti, très jeune. Un tout petit garçon, au faux air de Télétubbies. Ce fut rude.  « Trou du c… tu as coupé trop près » ou encore « t’es un ouf je t’avais pas dit de faire ça, hein ? »

 

Pour égayer l’ambiance, il a fini par mettre un peu de musique depuis son mobile. Du gangsta rap ? Non ! Du Christophe Maé, qu’il a légèrement siffloté. Goguenard, il m’a lancé avant de partir « Ouh, je vais manger des frites moi ce midi ! »

 

Voilà, dès qu’ils ont un salaire, les lascars, c’est pas pareil...