Depuis quelques semaines, une machine à expresso Nespresso complète la gamme d’appareils électroménagers de ma cuisine. Pratique, ludique et design, ce petit objet me permet de savourer - ma foi - de bons cafés, sans en supporter l’effort d’une préparation fastidieuse.
Fort de mon intérêt pour cette nouvelle machine, je me suis rendu dans le temple Nespresso du quartier Opéra à Paris, avec pour objectif de revenir avec quelques capsules glanées sur l’autel de la découverte de cafés originaux, insolites ou exotiques.
Willy Wonka n’aurait pas rêvé mieux pour ses chocolats. Cet espace épuré présente de nombreuses caractéristiques loufoques. D’abord, les clients se pressent avec grand sérieux pour acheter des petits cartons pleins de capsules. Ensuite, il y a un côté très cérémonial dans cette démarche : on vient au temple Nespresso comme on vient chercher un produit rare et précieux. Les codes graphiques du luxe sont d’ailleurs fortement représentés dans l’aménagement de la boutique. L’offre est poussée : pensiez vous un jour avoir à choisir parmi 17 cafés différents ? D’habitude, on hésite entre café ou chocolat, à la limite un thé pour les précieux. Là, on est dans le délire le plus complet, puisqu’on discute des saveurs et des arômes de miel ou d’agrumes selon la couleur de la capsule.
Après, chacun devient un fervent supporter de sa capsule. Je me suis surpris avec ma Directrice des Ressources Humaines, dans une conversation certes feutrée mais non pas dénouée de tensions, à argumenter sur les biens faits du Volupto plutôt que du Roma. Plus tard, j’ai pris à revers un collègue qui n’avait jamais gouté un Lungo, l’humiliant par mon mépris.
Non, décidément, il y a entres les hommes et ces capsules une relation bien particulière. Après 25 minutes d’attente dans la file de clients de la boutique Nespresso, une conseillère me demande « Bonjour Monsieur, que désirez vous ? ». Je lui réponds en guise de conclusion pour ce billet « Du café. What else ? ».