23 septembre 2006

Tourisme


Paris est une ville vraiment particulière, surtout quand on la vit, comme moi, depuis un regard de provincial. Prenons l'exemple du touriste étranger, qui vit parmi nous, mais dans ses endroits à lui.

C'est un peu comme les oliviers qui ne poussent que dans des conditions climatiques très particulières, le touriste à Paris n'est qu'à ses petits endroits. On traverse une rue, un trottoir, et il a disparu. Par exemple, le touriste fourmille sur les Champs-Élysées, mais est mystérieusement absent dans les rues parallèles, comme s'il était absorbé par le métro vers un autre lieu de prédilection de touriste. J'imagine les escalators du métro happant le flux de touristes de Franklin Roosevelt pour les recracher au Trocadéro ou à Pigalle.

Ce qui est amusant aussi, c’est qu’en présence des touristes, on change de ville, on passe du Paris crado au Paris magique que l'on ne voit que dans les films américains (généralement lors d’une scène précédant la destruction de la ville ou la confirmation des clichés d'outre atlantique).

Il y a par exemple les musiciens ou les chanteurs de rue chez qui on décèle un certain talent. Dans mon coin du 17ème arrondissement, les seuls musiciens que l'on croise jouent en boucle le même air de trompette depuis plusieurs années, ils doivent avoir les doigts qui bougent tous seuls pendant leur sommeil à force de répéter le même mouvement sur les pistons.

Les touristes nous aident aussi à rendre le transport en métro plus amusant. Qui s'est perdu et bredouille une question sur l'itinéraire en anglais (c'est drôle Reuilly Diderot en anglais), qui déploie son plan dans la rame à grand renfort de coup de coude involontaire, qui demande à se rapprocher de la porte deux stations avant en usant de poussettes pas du tout subtiles… Vous cherchez un touriste perdu ? Allez faire un tour à Brochant (ils veulent tous faire un tour au stade de France) ou à Gare de l’Est (mais où donc est cette gare du nord ?)

En même quand je me mets à jouer les touristes dans une ville étrangère, je dois non plus être plus malin. Je me souviens m'être perdu dans le tramway de Bruxelles, avec toutes ces lignes qui utilisent le meme tronçon, c’est compliqué, ou j'ai acheté à Londres une carte de transport zone1-2 par réflexe, alors qu’il n'y a rien à faire en Zone 2!… qui sait d’ailleurs si un anglais ou un belge n'est pas à l'heure actuelle en train d'écrire un post au sujet des touristes français dans son blog…






Pratique et tendance : le plan de métro imprimée sur la cravate

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pour revenir sur les musiciens parisiens qui jouent Brazil et My Way alors qu'on essaie de regarder ce que le voisin de banquette écrit sur un si petit calepin, la ratp m'a bien amusé dans cette petite note.

Notez particulièrement le "auprès d'un large public, éventuellement composé de professionnels susceptibles de les engager."
C'est bien vrai, la dernière fois, j'ai vu Pascal Obispo qui faisait signer un contrat à un type qui jouait des maracas, entre Strasbourg Saint Denis et Bonne Nouvelle.