Je me souviens encore comme hier de la première page que j’ai cornée. C’était mon premier Oui-Oui. La réprimande paternelle qui a suivi, sévère, m’a indiqué que ce n’était pas la meilleure solution. Oh, bien sur, je pourrais essayer aujourd’hui de corner ma page sans craindre une réprimante de mon père, mais je n’y arrive pas, j’ai été conditionné, c’est comme boire de la bière devant un match de foot…
Il y a aussi les précieux et les dandys qui utilisent un marque page officiel, en vente dans les boutiques spécialisées. C’est pratique, généralement au bon format, mais ça se perd voire ça s’oublie dans un ouvrage que l’on a fini par abandonner (généralement le livre qu’on achète à la FNAC pour se donner un genre à la caisse). Une fois, on n’en a même offert un, avec un texte rigolo. Je l’ai retrouvé deux ans après à la dernière page du volume 5 d’Harry Potter (celui où Harry organise des raves parties à Poudlard), complètement noyé sous l’épaisseur du livre.
Il y a aussi les tricheurs, qui utilisent le fil au milieu du livre. Je ne sais pas comment il s’appelle, ce fil rouge, ou bleu, qu’on trouve généralement dans les dictionnaires ou les gros roman, mais pour moi, on devrait le supprimer, c’est sûrement un reliquat des moines copistes qui s’en servait comme chapelet.
Finalement, la meilleure technique, c’est celle du n’importe quoi. Un rien peut servir pour marquer une page : un post-it, un ticket de métro, un ticket de caisse, un mouchoir (propre…), voire même un autre livre. L’intérêt, c’est de voir comment vieillissent les objets. Par exemple, l’écriture du ticket de caisse s’efface, le post-il finit par être plié dans tous les sens…