29 octobre 2007

Le photographe le moins cher de Paris

Ce soir, j’ai participé à un pot de départ à la retraite. Pour l’occasion, la nouvelle retraitée avait fait venir un photographe, pour immortaliser l’événement. Mauvaise idée ! Un photographe de pot de départ à la retraite ! Imaginez le pire photographe de Paris, puisque je l’ai rencontré.

D’abord, son outil de travail, l’appareil photo, ressemblait à un téléobjectif que l’on voit au bord du terrain de football. Il avait du le piquer après un match son énorme engin pas très discret. Ensuite, il était certes en costume de ville, mais avait moins d’allure qu’un fermier sibérien : chemise sortant du pantalon, laissant apparaitre sa bedaine, cravate trop courte (bien au dessus du nombril), nœuds de travers, mais le pire, et probablement phénomène non expliqué jusque là, il transpirait à grosse goute du cou, de fait que son col de chemise fut trempé. Comble de la classe, de gros poils de torse s’exhibaient fièrement sur son poitrail. Glamour, non ?

Régulièrement, après nous avoir photographiés avec un petit four ou un gobelet de champagne, il venait nous montrer quelques photos sur son écran. Il lançait à la cantonade « je fais des photos, mais c’est pas pour moi, hein ! ». Si seulement il avait quelques dents, ca aurait moins désagréable de lui répondre…

15 octobre 2007

Ma dernière carte 12-25

Moment d'émotion, ce soir, au guichet de la SNCF. J'ai acheté la dernière carte 12-25 de ma vie ! Les 26 ans, qui sonnent la fin des privilèges, arrivent à grands pas, avec tout un fracas de mauvaises nouvelles : compte bancaire, carte SNCF, réductions diverses, changement de catégories dans les sondages…

Il devait être 19h30, quand je suis entré dans cette boutique SNCF oubliée de ma gare de banlieue. Les clients y sont rares. Le guichetier, pull-over labellisé SNCF, scrute la pendule en attendant son heure, sur un fond interrompu de franciliens pressés de renter chez eux.

« C’est ma dernière carte 12-25 », dis-je au guichetier, histoire de meubler un long blanc qui suivait les salutations de politesses. Je n’aurais pas pu trouver mieux pour lancer la conversation…

- Ha Monsieur, la prochaine fois, on se revoit pour la carte Famille Nombreuse ! Vous allez vous trouver une petite, et faire des enfants ! Plein !

- Euh oui, peut-être…

- Et puis après, ce sera la carte Senior ! Quand vous serez vieux comme moi !

- Ha non, pas si vite ! Je ne suis pas si pressé

- Et après, quand vous serez plus bon à rien, ce sera la maison éternelle du bon dieu ! et pour de bon !

Je suis sorti de la gare encore plus déprimé…

10 octobre 2007

une blague de retard

Je ne sais pas pourquoi, je viens de comprendre le sens du la blague "Allo, la boucherie Sanzot ?". Je n'avais jamais percuté que sanzot voulait dire sans os. C'est comme écouter une chanson grivoise sans se rendre compte des paroles. Qu'est ce qu'on est con de rien comprendre.

02 octobre 2007

Le petit mot du syndic

Ce soir, dans mon immeuble, on invente la copopriété 2.0. A la la porte de l’immeuble, il y avait un mot du syndic : « Que ceux qui veulent la mise en marche du chauffage signent ci-dessous ».

Déjà, on pouvait lire le nom de Mlle James, la vieille dame du 4ème qui est la depuis au moins la seconde guerre mondiale. En plus de son nom, Mlle James a ajouté un "on a froid" aussi déchirant qu'une histoire de sans papiers expulsés.

Comment réagir à ce petit mot ? Dois-je penser au confort douillet d’un appartement chauffé au gaz ou bien à mes prochaines charges exorbitantes ? Et cette pauvre Mlle James, qui souffre si facilement du froid sous le poids de l'age ?

J'imagine déjà la prochaine A.G. des copropriétaires, les uns accablant cette pauvre Mlle James d'avoir plombé les charges, les autres prennant sa défense. Le président du syndic, homme au grand coeur, appellerait Laurent Romejko à la rescousse, pour démontrer le froid exceptionnel de ce début d'autonme. On en profiterait pour transformer le vote des budgets en partie de chiffres et des lettres. On déboucherait du bon rouge et on gouterait un paté de campagne, en rire et en chanson. Décidemment, le 2.0 a bien ré inventé la convivialité.