Je me rendais, accompagné de Mlle Type, au guichet de la banque ce samedi. Entrant juste avant nous, une vieille dame accompagnée de sa (vieille) fille.
La vieille dame, environ 65 ans, parait plutôt calme et déclare d'un ton posé à la guichetière :
- "Je souhaiterai qu'on me rende la photocopie de ma carte d'identité, que l'on ma demandé hier, pour le retrait d'un chéquier"
- Je ne peux pas madame, ce sont les procédures qui demandent la copie de votre carte d'identité. Cette copie est exigée lors des contôles.
La tension monte d'un coup :
- Mais qui contrôle ? La police ? Et pourquoi vous la gardez ? C'est pas normal, d'habitude vous ne me demandez jamais ce document ! Depuis le temps que je suis cliente ! Je vous demande de me rendre cette copie !
- Ce sont des nouvelles procédures de la directrice. Nous devons conserver une copie, vous n'avez pas idée de nombres de fraudes que l'on rencontre
- Mais je ne suis pas une voleuse ! Ce n'est pas normal, on nous demande tellement de papiers maintenant ! Vous ne voulez pas non plus ma pointure de chaussure ? Vous n'avez pas à garder ce papier, et puis quoi encore ?
La fille de la vielle dame se tient à ses côtés, elle appuie sa mère par des hochements de tête décidés et quelques "oh oui, ca c'est vrai" judiseusement placés dans le fil de la discussion.
Alors que ces échanges se musclent, la vieille dame répétant la même chose, mais plus fort, la conseillère lance un contre feu : "bientôt, on ne vous demandera plus la copie de votre carte, tout sera informatisé, mais en attentant, on en a encore besoin".
Elle fait mouche, la cliente se calmant un peu, et retrouvant un ton plus neutre "Oh oui, parce qu'on nous demande toujours des papiers et des papiers, on ne peut plus rien faire maintenant !"
Pendant tout ce temps, nous patientons sagement et un autre client tente de rentrer dans l'agence en s'agaçant sans effet sur la sonette, la guichetière ne lui prêtant pas d'attention. Les systèmes d'alarme dans les agences bancaires sont certes efficaces pour ne pas laisser entrer les voleurs malveillants des cagoules, mais devraient être plus vigileant pour ne pas laisser entrer les vieilles dames pas commodes.