06 juillet 2008

Rendez vous tumultueux à la banque

Je me rendais, accompagné de Mlle Type, au guichet de la banque ce samedi. Entrant juste avant nous, une vieille dame accompagnée de sa (vieille) fille.
La vieille dame, environ 65 ans, parait plutôt calme et déclare d'un ton posé à la guichetière :
- "Je souhaiterai qu'on me rende la photocopie de ma carte d'identité, que l'on ma demandé hier, pour le retrait d'un chéquier"
- Je ne peux pas madame, ce sont les procédures qui demandent la copie de votre carte d'identité. Cette copie est exigée lors des contôles.

La tension monte d'un coup :
- Mais qui contrôle ? La police ? Et pourquoi vous la gardez ? C'est pas normal, d'habitude vous ne me demandez jamais ce document ! Depuis le temps que je suis cliente ! Je vous demande de me rendre cette copie !
- Ce sont des nouvelles procédures de la directrice. Nous devons conserver une copie, vous n'avez pas idée de nombres de fraudes que l'on rencontre
- Mais je ne suis pas une voleuse ! Ce n'est pas normal, on nous demande tellement de papiers maintenant ! Vous ne voulez pas non plus ma pointure de chaussure ? Vous n'avez pas à garder ce papier, et puis quoi encore ?


La fille de la vielle dame se tient à ses côtés, elle appuie sa mère par des hochements de tête décidés et quelques "oh oui, ca c'est vrai" judiseusement placés dans le fil de la discussion.
Alors que ces échanges se musclent, la vieille dame répétant la même chose, mais plus fort, la conseillère lance un contre feu : "bientôt, on ne vous demandera plus la copie de votre carte, tout sera informatisé, mais en attentant, on en a encore besoin".


Elle fait mouche, la cliente se calmant un peu, et retrouvant un ton plus neutre "Oh oui, parce qu'on nous demande toujours des papiers et des papiers, on ne peut plus rien faire maintenant !"
Pendant tout ce temps, nous patientons sagement et un autre client tente de rentrer dans l'agence en s'agaçant sans effet sur la sonette, la guichetière ne lui prêtant pas d'attention. Les systèmes d'alarme dans les agences bancaires sont certes efficaces pour ne pas laisser entrer les voleurs malveillants des cagoules, mais devraient être plus vigileant pour ne pas laisser entrer les vieilles dames pas commodes.

05 juillet 2008

Ma seconde réunion de co propriété ou comment le sophisme a encore de beaux jours devant lui

il y a près d'un an, j'étalais sur les pages de ce blog un compte rendu officieux de ma première réunion de copropriété. On y relevait beaucoup de cynisme à l'égard d'une micro-société résumant les maux de la société : jalousie, problèmes d'argent, incompréhension de son prochain, recherche du bénéfice individuel avant l'intérêt collectif.

Une longue année s'est passée depuis cette découverte, et j'ai attaqué cette seconde réunion dans un tout autre registre : le syndic ayant en effet soumis un ordre du jour chargé de dépenses toutes plus effrayantes les unes que les autres.

Ainsi, amis lecteurs, je n'ai pas pu reccueillir ces petites phrases croustillantes de Mlle James à l'égard de ses voisins, et ces mots assassins de Mme Perez à l'encontre de l'employée de l'immeuble. L'enjeu était en effet à la sauvegarde, que dis-je, à la survie de mon épargne (un petit cochon aux joues roses logeant au CIC de mon quartier).

Parmi les réjouissances de la soirée, nous avons ainsi débattu du renouvellement de la chaudière de l'immeuble (40 000 €). Evidemment, je me suis fait lyncher quand j'ai suggerré de passer en chauffage individuel : "M'enfin Monsieur, ma mère est très vieille et très malade, elle a besoin de se chauffer". Je cherche encore la pertinence du fond de l'argument, mais sur la forme, le fait de mentionner la faiblesse du troisième âge suffit à moucher mon argument économiquement épouvé par une armée d'universitaire aux ordres de l'ADEME.

Plus tard un autre épisode a opposé les rangs des conservateurs contre les propriétaires modernistes : faut il ou non construire un abri à vélos et à poussettes dans la cour de l'immeuble, laquelle n'est jusqu'à présent occupée que par les poubelles ?
- "Enfin, Monsieur, et vous vous permettez de défigurer le paysage ainsi ? Et la vue sur la cour pour ma mère, comment voir les fleurs et les plantes ?".
Réponse : "Voyons Madame, c'est dans l'air du temps! Voyez les vélibs à Paris, tout le monde s'y met !"

Ouf, grâce au système des vélib', et à son mécène Bertrand Delanoë qui a placé la bicyclette au top des tendances, je vais pouvoir jouir du service d'un local à vélo dans ma cour. Ainsi va l'adage, parler tendance et sentiment, les coproritaires suivront.

01 juillet 2008

La Croatie ou renaitre après une guerre


La Croatie est un petit pays de 4 millions d'habitants nichés dans le puzzle slave le long de l'adriatique. Il m'a laissé des impressions constratées lors de mon récent voyage, une des plus marquante est l'historicité de ses villes.

En un mot, c'est comme si en Croatie, il y avait deux types de constructions (équipement, maison, route, pont, etc...) :
> les anciens des années 80 ou antérieurs, tels le tramway de zagreb, le quartier de Novi Zagreb, les équipements touristiques le long des lacs de Plitvitce,
> les constructions toutes récentes, telle l'autoroute équipée de nombreux panneaux d'informations lumineux, les riches propriétés de Dubrovnik, etc...

Alors, bien sur, il faut se souvenir de ce que furent les années 90 en Croatie : une guerre rude et longue, presque 8 ans, contre un pays voisin qui pillonait les cités du haut des colines.La guerre yougoslave a ainsi laissée de nombreuses vestiges : des monuments de comémoration, des expositions photos, ou plus réelles, les traces de mitraillettes sur les maisons en campagne, le long de la nationale, des stigmates d'obus dans les villes, des immeubles aux trous béants à 80 km au sud de Zagreb....


Mais la trace la plus vivace de cette guerre reste curieusement cet absence de construction semi recente. On découvre un pays hétéroclyte : un pays neuf se construit sur les traces de l'ancienne yougoslavie, après dix ans d'un sommeil troublé...