30 août 2008

Le Nouvel Obs nous offre l’article le plus débile de l’année

Par ces temps difficiles pour nos portes monnaies, la mode est à parler du prix de l’essence, de la baguette de pain qui n’en finit plus d’augmenter, sans compter que l’immobilier va s’effondrer.

Les journaux et les magazines se mettent au diapason de la préoccupation des Français, en abordant sur des doubles pages et des reportages tous les maux financiers des ménages.

On finit par tomber sur des articles pour le moins cocasses, voire irritants. La plupart du temps, ce type de papier mal ficelé ou pas assez rigoureux à mon goût me fait simplement hausser les épaules ou tourner la page.

C’est vrai je ne critique pas systématiquement les journalistes. C’est un métier difficile et exigeant, mais les lecteurs doivent être suffisamment « intelligents » pour faire la part des choses : ni tout gober, ni tout rejeter en bloc.

Enfin sur cet article du « Nouvel Obs », les bras m’en tombent. Pourtant, j’étais confortablement installé dans mon fauteuil, caressant le chat sur mes genoux, un café à la main, et le journal tendu au bout de mes bras. Mon sang n’a fait qu’un tour à la lecture de l’article « Mon village à l'heure de la crise », dont je vous propose de larges extraits.

En gros, l’article raconte comment les Français s’adaptent à ces temps difficiles dans une ville balnéaire, Saint Gilles Croix de Vie. Voici une sélection de morceaux choisis, attention, accrochez votre logique à votre cerveau.

(…) Autre signal d'alarme, le nombre anormalement élevé de chèques-vacances. «Quand tout va bien, les gens les gardent plus longtemps, oublient même parfois de les utiliser. Là, les chèques sont tout frais, preuve qu'ils en avaient vraiment besoin.»

(….) « Avec la hausse du pétrole, on les sent inquiets.» Résultat ? Il a fait le plein de locations de vélos.

(…) Curieusement, le parc du Puy-du-Fou ou la traversée pour l'île d'Yeu, malgré des tarifs élevés, ont fait le plein. «Ca fait partie des dépenses obligatoires, des souvenirs de vacances incontournables.»

(…) Cet été, au bar du camping des Cyprès, le «vin blanc-pamplemousse», une innovation du patron à 1,50 euro, sera la boisson de l'été. Terminés les cocktails multicolores. Même le sacro-saint Ricard, jugé trop cher, n'a plus la cote. «Les clients préfèrent acheter la bouteille de pastis à l'hypermarché du coin et consommer chez eux», explique Jimmy Courant, le propriétaire du camping.

(…) «20 centimes de plus sur une bière, à force ça finit par compter.»

(…) Cette année, le traditionnel plateau de fruits de mer avec les voisins, ils l'ont dégusté dans la caravane. Plus convivial, disent-ils. Et beaucoup moins cher.

Les boutiques de souvenirs [sont] en plein blues. Mais aussi la restauration : impasse sur l'apéritif, plats de moules partagés, carafes d'eau... Rares sont ceux qui sont prêts à aller au-delà de 15 euros tout compris. «Je n'ai jamais autant vendu de vin au verre, constate Joël Giraudeau. Tout le monde n'est pas touché par la baisse du pouvoir d'achat. Pourtant, les gens se comportent comme s'ils étaient déjà en récession.»



L’article est consultable ici, et sans payer !


26 août 2008

Le musée Claude Monet, l’endroit où j’ai failli devenir meurtrier

La fondation Claude Monet, située à Giverny, est un petit musée et un jardin floral très couru des touristes en cette saison. L’idée de visiter ce lieu n’était peut être pas si bonne. Toujours est il que nous nous sommes retrouvés embarqués dans le flot des touristes à travers les chambres de la maison du peintre puis dans les dédales de son grand jardin, dont l’apothéose reste le bassin aux nymphéas.

La moyenne d’age des visiteurs est assez proche de celle d’un chêne centenaire. Arrivé à un certain âge, on prend plus son temps pour visiter, et on met de longues minutes pour descendre un escalier. On observe un tableau avec excessivement d’attention à cause de la cataracte. On se frotte le crâne dégarni pour reconnaître un chef d’œuvre. On s’ébahit devant des fleurs. On flâne devant les plantes, on baguenaude dans les allées, on musarde sur le pont japonais.

La visite continue au rythme de l’escargot. Les allées du jardin sont bondées, chaque fleur est un spectacle, théâtre d’émotions pour les visiteurs. Une belle fleur bleue, une marguerite de 2 mètres, une tulipe, et j’en passe. Oui, le jardin botanique de Claude Monet situé à Giverny est plus riche en fleurs que je ne connais de noms d’espèces florales. La prochaine fois que je visite ce jardin, j’emporte mon édition de poche de Wikipedia (édition 2004, où j’ai rédigé les premières fiches de Jean Marc Ayrault et Tony Parker). J’ai compté 600 espèces de fleurs qui commencent par la lettre A dans l’encyclopédie en ligne, on peut commencer tout de suite.

Et puis ça n’avance plus dans les allées. Certains reviennent sur leurs pas, nous bousculant dans les allées. D’autres demandent de ne pas passer pour ne pas gâcher une photo. On attend, ça recule, ça hésite. J’ai envie de bousculer tout ce monde dans les bassins, sauter dans les arbustes et m’enfuir loin. On passe de Monet au Cri d'Edvard Munch.

Vite, partir, s’éloigner de cette névrose. On reviendra en semaine.

19 août 2008

Millenium, Abba et Ikea

Billet garanti sans spoiler (mais pas sans se poiler… Pardon…)

Fichus Suédois. Ils nous narguent avec leurs Krisprolls, qui ne sont rien d’autres que des biscottes chères, et leurs meubles Ikea que l’on retrouve partout dans nos appartements, comme si nous vivions tous dans un appartement témoin.

Et voilà que les sujets du roi Charles XVI débarquent dans le top des ventes des librairies, via le nouvel Abba de la littérature, le Björn Borg du roman policier, alias Stieg Larsson, auteur de la trilogie Millenium.

Je suis en train de lire le premier tome. Que personne ne me raconte la fin, je ne suis qu’à la moitié du roman. Il y a toujours des « amis » ou des « proches » qui ont eu le mauvais goût de me raconter la fin d’un film ou d’un livre. Je dois être le seul à avoir vu « Usual Suspects » en sachant qui était Keyser Söze de toute l’année 1995. Idem pour Seven. Heureusement, pour « Sixième sens » j’étais allé voir le film le jour de sa sortie.

Bref, pour le moment le « héros » boit du café et marche dans la neige. C’est incroyable comme Mikael Blomkvist boit du café à longueur de journée. Il se lève tard, prépare du café, fait une promenade où il croise un vieil industriel aigri plein aux as pour lui demander un thermos de café, puis il lit de gros classeurs d’archives avant de s’endormir tard, tout en ayant pris soin de boire encore du café jusqu’au bout de la nuit. Pas étonnant qu’il y ait autant de cadavres dans les placards de Suède avec toutes ces doses de café absorbées par les lapons. Et quand ils n’ont plus rien à faire, ils vont au Café Suzanne, regarder la neige tomber.

En quête d’un peu d’action ? Raté, le héros se paie de luxe se purger une peine de prison pendant le livre. Le narrateur n’a aucune gêne à nous annoncer « Mikael Blomkvist sortit de prison au bout de deux mois ». Deux mois ! Imaginez si cela arrivait à Jack Bauer, ça ferait un paquet d’épisodes assez ennuyeux, et pendant ce temps là, les terroristes pourraient comploter à leur guise contre le président des Etats-Unis.

L’autre drôle de surprise avec la littérature suédoise, c’est certains mots choisis par le traducteur. On trouve ainsi des mots comme « saligaud », pas vu depuis un film de Jacques Tati, ou encore des tutoiements à en choquer Nicolas Sarkozy, qui serait pourtant capable de tutoyer le pape. Sans parler des drôles de références de vendeur de la Fnac. Je cite « Lisbeth brancha son ibook G4, 600 giga Hertz, disque dur de 200 Go et système d’exploitation Apple Panther ».

C’est vrai que cela doit être compliqué de trouver un traducteur franco-suédois. C’est pourquoi les notices Ikea ne sont pas rédigées, mais uniquement présentées sous forme de dessin. D’ailleurs, ça ne reste pas plus facile à comprendre.

Enfin tout ça ne nous permet pas de connaître la fin du livre. Ni même où est situé la Suède, tiens.

15 août 2008

Souvenirs olympiques noctambules basketballistiques

Les jeux olympiques de Bejing, qui se déroule actuellement en pleine nuit me rappellent ceux de Sydney, qui ont eu lieu il y a huit ans à peine.

A l’époque, l’équipe de France de basket ball s’était hissée en final du tournoi pour affronter la redoutable sélection américaine, la Dream Team, après une compétition difficile : qualification en quart de finale in extremis (on se souvient des 8 paniers à 3 points d’un Antoine Rigaudeau décisif contre la Chine), puis parcours exemplaire jusqu’en finale avec des formidables joueurs de l’ombre (le très discret Makan Dioumassi mystifiant le futur double MVP Steve Nash lors du quart de finale France – Canada).

Hémisphère sud oblige, les jeux de Sydney se déroulaient la seconde moitié de septembre. La rentrée universitaire avait eu lieu quelques jours plus tôt. Je m’étais levé à 3 heures du matin pour suivre le matche en direct sur la petite télé 35 cm que j’avais installé avec ma chambre étudiant. J’ai vibré jusqu’à ce merveilleux moment à 3 minutes de la fin du match où, sur un tir primé de Laurent Sciarra, la France revenait à 4 points des américains. C’était avant un coup d’accélérateur terrible de la sélection américaine pour le finish, qui remportait la confrontation avec une dizaine de points d’avance grâce aux rebonds cruciaux de Kevin Garnett et aux lancers francs de Jason Kidd. La France est passée presque à côté de la victoire, à un rebond de la victoire. Je suis retourné dormir, plein de rêve, mais un peu triste…

De nombreux fans s’étaient levé en pleine nuit suivre le match : Lionel Jospin, Premier Ministre et ancien joueur de basket, une bonne partie de ma famille et même mon oncle Maurice, celui qui n’a bu qu’une seule fois du Coca-Cola dans sa vie.

La médaille d’or obtenue par la sélection américaine fut le dernier trophée obtenu par les USA en compétition internationale. Lors des championnats du monde 2002, la sélection américaine fut battu pour la première fois de son histoire, depuis qu’elle réunissait les professionnels de la NBA, par une vaillante équipe argentine.

Depuis ce match mémorable, l’équipe de France n’a jamais disputé de compétition mondiale ou olympique. En dépit de la présence de 13 joueurs français en NBA (soit le plus gros contingent étranger en NBA devant l’Argentine et la Serbie), l’équipe de France de basket-ball disputera cet été un tournoi pré qualification des championnats d’Europe 2009 organisé en Pologne.

Pendant ce temps, les Etats-Unis présentent la Redemption Team, une spectaculaire équipe de stars avec un esprit d’équipe au diapason, et avec pour ambition de faire rêver les amateurs de la planète orange.

13 août 2008

Guerre psychologique avec Monsieur Chat – Acte 2


Héros de la race féline dans sa lutte pour la domination de l’espèce humaine sur la Terre, Monsieur Chat est reparti en guerre contre ses maîtres. Pourtant, tout se passait bien ces derniers mois. La précédente opposition psychologique m’opposant à mon compagnon félin avait tourné à mon avantage : il avait fini par se résoudre à boire de l’eau dans sa fontaine à circuit fermé plutôt que d’attendre que j’actionne deux à trois fois par jour le robinet spécialement pour le désaltérer.


Malheureusement, un nouvel épisode de la guerre des nerfs avec mon chat s’est ouvert ses derniers jours. Monsieur chat réclame dorénavant des boites de pâté concoctées par Gourmet.

Tout a commencé d’un bon sentiment et d’un coupon de réduction, offrant quelques euros d’escompte sur un pack de boites Gourmet Gold au lapin, à la crevette et aux rognons.

La première fois qu’il a goûté au plaisir de la haute gastronomie pour chat, c’était en rentrant d’un long week end, où il était resté seul à regarder les heures défiler. Pour me sentir moins coupable de l’avoir délaissé deux longs jours, je lui ai offert sa première boite, c’était à la crevette.

Ce qui est amusant en offrant des boites de pâté à un chat, c’est le bruit qu’il produit en mangeant. Chaque coup de langue, chaque « Slurp » sonne comme un « MIAM », comme un « OULA LA C’EST BON» « ENCORE ENCORE » « OULA LA J ADORE CA ». Un véritable orgasme gustatif. Rien à voir avec les tristes coups de dents contre les croquettes du vétérinaire, spécial chat castré.

Au fil des mois, la boite est devenue une récompense habituelle en rentrant de week end. Le problème c’est que ces derniers temps, les week ends en dehors de la maison se sont accumulés ainsi que la fréquence de distribution de boites de pâtés.

Ayant pris goût à ce luxe, Monsieur Chat entend dorénavant se faire offrir tous les jours ce plaisir.

Au début, c’est d’un coup de patte contre l’écuelle de croquettes que Monsieur chat a marqué se désapprobation. Maintenant, c’est chaque soir : il se frotte à nos jambes, ronronne comme un camion et pique un sprint vers la cuisine, en proférant des miaulements exigeants. Il est collant, voire désagréable.

Mon appartement est donc de nouveau le théâtre d’une guerre des nerfs. Je pourrais interrompre tout ce cirque en ouvrant d’un geste une bonne boîte au lapin, me soulageant de toutes ces turpitudes. J’ai pourtant décidé de croiser le fer avec le seul locataire à 4 pattes de mon appartement. Ce soir, j’ai déposé une boite fermée au sol. Il tourne autour depuis un bon moment… héhé… haha … HA HA HA HA HA HA

03 août 2008

Monsieur Madame bonhomme : la vérité sur une vie de calvaire


Les messieurs et mesdames bonshommes, on les connait bien. Ce sont de grosses têtes avec des bras à la place des oreilles et des pieds directement attachés à la tête.

Pas de tronc, pas de cou, et pourtant dans les les histoires de Roger Hargreaves, ces personnages ont l'air de mener une vie tout à fait normal et la plupart (mis à part peut être Monsieur Grincheux ou Grognon) ont l'air tout à fait heureux de leur sort.

Pourtant, une simple étude approfondie de leur situation nous amène pourtant assez rapidement qu'au contraire, leur vie quotidienne est un véritable calvaire.

Déjà, les monsieur-madame n'ont pas de tronc. Ils sont donc obligé d'être debout, ou allongé. On n'a jamais vu de Monsieur Madame assis, ou alors le lecteur s'est laissé emmener dans quelques artifices littéraires ne souffrant pas l'analyse sérieuse.

Ils doivent donc conduire débout, ou allongé. D'ailleurs, faute de cou, ils ne peuvent pas tourner la tête, mais doivent pivoter sur un pied pour regarder à droite ou à gauche. A l'arrêt marqué par un stop, le monsieur bonhomme ne peut donc pas vérifier que la voie est libre pour s'engager dans la circulation.

Les bras des messieurs bonshommes sont rattachés au niveau de leurs oreilles ; au dessus de la bouche. Pour manger, ils doivent descendre la nourriture à la bouche, laquelle, juste au dessus des pieds, ne doit d'ailleurs par rester trop souvent ouverte, sinon ils amasseraient ce qui traine au niveau du sol. Ce qui permet de marquer deux observations : les messieurs bonshommes ne peuvent pas manger à table, mais au sol. Ensuite, ils n'ont pas d'estomac (puisque rappelons le une fois de plus, ils n'ont pas de tronc). Du coup, je pense que les Monsieur bonhomme ne mange pas. D'ailleurs, rien ne nous permet de prouver que le bras d'un monsieur bonhomme lui permette d'atteindre la bouche.

Les messieurs bonshommes ne respirent pas non plus, pourtant plusieurs d'entres eux possèdent un nez. Il faudrait enquêter auprès d'un échantillon de la population des messieurs madame, pour notamment percer ce mystère. Dans l'histoire de l'évolution, jamais une créature vivante ne s'est vue dôtée d'un organe ou d'un membre qui n'a pas d'utilité. L'hypothèse la plus probable serait que ce nez sert d'organe reproducteur.

Une rapide - mais rigoureuse - analyse nous montre que la vie des messieurs bonshommes semblent pleines de difficultés. Pourtant, ces créatures prennent le temps de nous faire des leçons de vie, nous apprenant les bonnes manières et l'élégance. Quel cran.