15 septembre 2009
Hans D, le directeur du palace qui m’agace
J’ai passé une semaine de vacances dans un palace de Djerba. Grande chambre richement décorée, restaurant haut de gamme, service impeccable, le Sofitel de Djerba mérite assurément son titre de second ou troisième meilleur hôtel de l’île tunisienne.
Un palace, c’est une grande maison, avec des centaines de salariés, presqu’un millier de touristes, et des millions de contraintes. A la tête de ce casse tête géant, Hans D. est un directeur général de poigne. Prénom allemand pour la rigueur, patronyme français pour le sens des relations, diplômé d’une grande école de commerce et polyglotte. Homme parfait ? Sûrement pas. Je me suis promis de voir le directeur échouer, et dès mon arrivée le menaçait d’un poing serré « je t’aurai, Hans, je t’aurais ! »
Premier soir, par un petit mot glissé sous la porte de la chambre, Hans nous convie pour un pot d’accueil. Certes, le vin était dégueulasse (le rosé tunisien ne franchit pas souvent la méditerranée, et c’est tant mieux), mais l’esprit de fête était là. Teint hâlé, pantalon de lin et bras de chemise, Hans serre les mains à tour de bras. « Bonsoir Madame, j’espère que vous profitez de votre séjour », glisse-t-il à un couple de sexagénaires. « Messieurs dames, je vous souhaite le plus agréable des séjours dans notre hôtel », souffle-t-il, plus loin, à un groupe de touriste dissertant sur le cours de la bourse. Affable, généreux, proche, Hans est décidemment un homme de contact. Je regagne la chambre en ruminant de ne pas avoir vu Hans commettre son premier faux pas.
Les jours passent, et au troisième soir, Hans apparait accompagné de quelques employés, à la table du restaurant gastronomique de l’hôtel. Encore une virée entre potes pour se soûler et pincer les fesses les serveuses ? Pas du tout, Hans était venu pour fêter la remise du prix de l’employé du mois d’août avec Yasmina, la réceptionniste du spa, récompensée pour sa disponibilité envers les clients. Je quitte le restaurant sans avoir pu surprendre le DG en train de déconner.
La semaine se termine. Malgré tout mes efforts, je ne suis pas parvenu à coincer le directeur du palace. Le dernier soir, Hans circule dans le buffet. Encore impeccable et professionnel, il organise le service, rappelle les serveurs, et facile la circulation des clients. Alors que je reviens à ma table avec une assiette démesurément chargée de beignets et de brochettes, Hans me jette un regard chargé de sens. Finalement, c’est moi qui me suis fait coincer en plein péché de gourmandises.
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