Pas plus tard qu’il y a quelques jours, je participais à une réunion des plus ennuyeuses.
Alors que l’interlocuteur principal abordait le sujet de la chaîne du froid des pays méditerranéens, j’ai surpris une grosse blatte bien grasse se frayer avec difficulté un chemin sur la moquette épaisse.
Elle avançait sournoisement sous la table à l’abri des regards de tous. Étant le seul à l’avoir vue, j’avais une responsabilité : Devais-je alerter mes camarades de réunion du danger représenté par cet intrus ou devais-je moi-même l’exécuter en silence à grands coups de chaussure de ville toutes neuves? À force de me poser la question, la bestiole avait déjà escaladé un des pieds de la table et se cachait juste dessous.
Le cafard pouvait surgir n’importe où, n’importe quand : dans ces moments là, il ne faut pas céder à la panique.
J’imaginais déjà les cris d’effroi, et me voyais obligé d’intervenir, plein de dégoût, sous la pression de mes collègues féminines.
Après de longues minutes d’un suspense insoutenable, elle réapparut face à l’une d’entre nous qui contre toute attente se contenta de dire benoîtement « Ah, une bête. », puis l’écrasa avec son mouchoir, sans même céder à la panique la plus élémentaire.
Le cours de la réunion n’en fût même pas affecté, et notre interlocuteur enchaîna tout naturellement sur la difficulté de la gestion sociale des conducteurs de poids lourds…
22 octobre 2006
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4 commentaires:
Beurk. ça se serait pas passé comme ça si c'était moi qui l'avait vu ce truc...
Pauvre cafard!
mais c'est mieux comme ça, il n'aurait pas survécu à cet exposé sur le transport frigorifique...
félicitations pour ton blog! Rappelle moi de te souhaiter Bonne Année...
Sale conne! elle a flingué Jean-Louis!!
Ca me rappelle un grand moment de solitude vécu au cravail. L'avion pris tôt le matin, m'avait amené chez un gros prospect à Milan. A l'epoque, il n'y a pas si longtemps mais un peu longtemps quand même, on utilisait pour convaincre le client des jolis transparents en plastique avec des graphes chamarés que l'on rangeait dans un beau classeur pour voyager. Au début de la réunion, sans méfiance aucune, je sors et ouvre le dit classeur et je constate avec horreur la présence d'un cafard (charme des vieux immeubles parisiens). Le cafard en question était en pleine forme et avait très bien supporté le vol paris milan. Alors que la sueur de l'inquiètude commence à me couler entre les omoplates, je décide de ranger le dit classeur au fond de mon cartable et mine de rien je secoue le classeur pour faire tomber le cafard, le tout avec le plus de flegme possible. Un peu plus tard dans la réunion, ce que je redoute se produit, j'ai besoin d'un des transparents. Je ressors donc le classeur avec angoisse, le pose sur la table, l'ouvre délicatement et constate que le cafard n'a pas bougé d'un millimètre, quelques secondes plus tard il se carapate et file vers l'assiette de petits gâteaux. Toujours l'air de rien, je donne des grands coup de classeur sur la table ce qui finit par attirer l'attention des mes compagnons de réunion. C'est alors que tout le monde note présence du dit cafard sur la table, quelqu'un essaie de l'ecraser, le cafard se retrouve par terre, et tout le monde tape du talon pour tenter de l'occire... Tout s'est passé très vite et plusieurs années après, je ne sais pas si le cafard en a réchappé, je ne sais pas si cet immeuble de bureau est maintenant infesté de blattes, je ne sais pas si j'ai été démasqué comme l'importateur illégal de cette horreur, ce que je sais par contre c'est qu'on a jamais rien vendu chez ce client là...
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