17 février 2010

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10 janvier 2010

Le monde magique de Nespresso

Depuis quelques semaines, une machine à expresso Nespresso complète la gamme d’appareils électroménagers de ma cuisine. Pratique, ludique et design, ce petit objet me permet de savourer - ma foi - de bons cafés, sans en supporter l’effort d’une préparation fastidieuse.
 
Fort de mon intérêt pour cette nouvelle machine, je me suis rendu dans le temple Nespresso du quartier Opéra à Paris, avec pour objectif de revenir avec quelques capsules glanées sur l’autel de la découverte de cafés originaux, insolites ou exotiques.


Willy Wonka n’aurait pas rêvé mieux pour ses chocolats. Cet espace épuré présente de nombreuses caractéristiques loufoques. D’abord, les clients se pressent avec grand sérieux pour acheter des petits cartons pleins de capsules. Ensuite, il y a un côté très cérémonial dans cette démarche : on vient au temple Nespresso comme on vient chercher un produit rare et précieux. Les codes graphiques du luxe sont d’ailleurs fortement représentés dans l’aménagement de la boutique. L’offre est poussée : pensiez vous un jour avoir à choisir parmi 17 cafés différents ? D’habitude, on hésite entre café ou chocolat, à la limite un thé pour les précieux. Là, on est dans le délire le plus complet, puisqu’on discute des saveurs et des arômes de miel ou d’agrumes selon la couleur de la capsule.

Après, chacun devient un fervent supporter de sa capsule. Je me suis surpris avec ma Directrice des Ressources Humaines, dans une conversation certes feutrée mais non pas dénouée de tensions, à argumenter sur les biens faits du Volupto plutôt que du Roma. Plus tard, j’ai pris à revers un collègue qui n’avait jamais gouté un Lungo, l’humiliant par mon mépris.

Non, décidément, il y a entres les hommes et ces capsules une relation bien particulière. Après 25 minutes d’attente dans la file de clients de la boutique Nespresso, une conseillère me demande « Bonjour Monsieur, que désirez vous ? ». Je lui réponds en guise de conclusion pour ce billet « Du café. What else ? ».

12 décembre 2009

Quelque part en l'an 3009

Prenez quelques instants pour lire ce récit. Il déroule lors de l’été 3009, Monsieur Type Junior trentième du nom vit quelque part sur le très vieux continent de l’empire Eurorusse, dans une ville industrielle construite sur des hauteurs non inondables. Une chaleur ordinaire brûle les rues et les places, l’air est chaud et les passants sont rares. Quelques badauds pressés se réfugient à l’ombre des palmiers centenaires en attendant un transport, les autres rejoignent le stade de l’Université.

Les milliers d’habitants de ce complexe se sont réunis dans le stade souterrain pour assister à une réunion capitale pour l’avenir de la ville. Le résultat des élections planétaires a plongé la terre entière un profond chaos

Curieux et friand de la vie démocratique des castes, Monsieur Type Junior trentième du nom avait décidé de participer à cet événement majeur. L’élection universelle a lieu tous les 3 ans nouveaux (NDLR : depuis que la planète Terre a été éloigné du Soleil au cours du XXIII eme siècle pour la sauvegarder du réchauffement, une année terrestre nouvelle équivalait à 1,3 année d’avant la grande migration stellaire).

L’élection planétaire était la plus importante, mais aussi la seule depuis qu’on avait décidé, pour gagner du temps et de l’argent, que les députés et sénateurs étaient élus via des sondages représentatifs de la population. L’élection planétaire consistait à donner un chef à la Planète. Ce chef suprême présiderait aux destinées des 14 milliards d’être vivants de classe 1, ayant aussi la responsabilité de représenter la Terre au conseil des grandes Planètes.

Le Président S.G.M (Sa grande machinerie) Vista 6 ne se représentait pas en 3009 en vertu de la loi n°1 de la Constitution Planétaire, qui stipulait qu’un être vivant de classe 1 alternait avec une machine intelligente à chaque mandat. Son premier ministre, en revanche, un clone ambitieux au nom de Georges Clooney Prime 9, apparaissait comme le favori de la compétition.

Issu d’une lignée ayant déjà connu par le passé deux Présidents (Clooney 3 et Clooney 6), Georges Clooney Prime 9 était la Réplique clonée de l’ancien président des Etats-Unis du XXIème siècle. C’était un Prime modéré, c'est-à-dire un clone qui avait génétiquement amélioré son ADN pour considérablement rallonger son espérance de vie avec des robots médecin (il avait déjà 73 ans, mais les précédentes répliques Clooney avaient tous vécu plus de 130 ans). Son attachement à la caste des Primes lui attirait la sympathie des clones plus conservateurs, ceux pour qui la vie était destinée à reproduire – répliquer – la vie, et l’œuvre, de leur modèle d’origine. On comptait d’ailleurs traditionnellement à chaque élection planétaire un Prime Orthodoxe. Cette frange de la caste des Clones refusait de voyager vers les autres planètes, de se soigner par les robots médecin ou même de se connecter au Grand-Tout-Web. Ces individus cherchaient à reproduire la vie des gens qu’ils répliquaient, quand les autres primes profitaient du patrimoine génétique exceptionnel de leurs pères.

Pour la première fois, la caste des clones était réunie sous une seule bannière. Monsieur Type n’aimait pas ce rassemblement des clones qui augurait de mauvais présages. Certains détracteurs de Clooney 9 lui prêtaient des intentions bellicistes, notamment un vaste projet de reconquête de l’espace. Toute colonisation de planètes ou création de satellites spéciaux étaient pourtant formellement interdits pour la caste des répliques, depuis leur défaite en 2670 dans la Guerre des Hommes Primes contre les Hommes Brassés (NDLR : chromosomes brassés, des êtres humains d’un accouplement et d’un brassage génétique). Il était aussi interdit aux répliques de reproduire des copies de même modèle sur les mêmes périodes. Les robots médecins, seuls capables de réaliser les opérations de clonages, ne pouvait que créer une réplique à la mort de son prédécesseur.


Autre nouveauté à l’occasion de ces élections, la présence d’un Menzatata. Les Menzatata n’étaient pas tout à fait des êtres vivants, c’était plus des machines vivantes. Leur visage était tannés par le travail, creusé par la détresse, et ravagés par la peur ; quant à leur corps, il était voûtés par la charge mais solide. Très peu intelligent, mais juste assez plus que les rats ou les cheveux pour être considérés comme des êtres humanoïdes de classe 1, il était cependant robuste et dotés de capacités de reproduction (à la différence des Clones ou des robots) ils étaient très nombreux sur la planète et constituait la caste la plus importante, avec 8 milliards de représentants.

Produits en masse dans l’Amérique du Sud du XXVème siècle à partir d’un patrimoine ADN très pauvre, mélange d’un ivrogne et d’une fourmi dit la légende, ils étaient destinés à être tantôt esclave-ouvrier dans les énormes complexes industriels du Brésil, tantôt chair à canon dans les guerres stellaires. Malgré un taux de mortalité très élevé sur leur travail, la population Menzatata ne cessait de croitre.. Peu enclins à se mélanger avec les autres habitants, dotés d’un vocabulaire très pauvre, ils vivaient la plupart du temps reclus dans les quartiers périphériques ou les bas fonds des complexes de refroidissement climatique, chassant les rats et gâchant leurs soldes dans les casinos clandestins tenus par extra terrestres échoués.

Les Menzatata n’avaient pas l’habitude de voter aux élections, ni même d’envoyer un représentant aux élections.

Du côté des représentants des Humains Brassé comme on appelait dorénavant la minorité de Monsieur Type, deux individus se présentaient. Une ancienne vedette de télé-réalité, qui avait les faveurs de la presse planétaire, et un candidat extra-terrestre Narn, qui se présentant sous la bannière des Humains Brassés.

Les Narn étaient l’une de ces populations extra terrestre suffisamment humanoïdes pour que la Terre leur soit un lieu de refuge propice. Leur planète natale, au large d’Alpha du Centaure, avait été annexée puis détruite par les Clones Primes lors des guerres du XXVI ème siècle.
Réfugié sur Terre, les Narns s’étaient progressivement intégré parmi les communautés locales, au point d’apparaître aujourd’hui comme leur égale. Le Narn, répondant du nom de Gkar, était réputé pour son intelligence et son sens aigu de la stratégie. Premier extra-terrestre à être diplômé de la prestigieuse école militaire d’Athena sur Neptune, premier Narn à réussir dans les affaires, avec ses entreprises du secteur de niouteklogie (NDLA : cherchez pas, ça n’existe pas encore), il n’avait hélas pas le soutien des médias. La presse mondiale, soutenue par les énormes colonies galactiques, menaient campagne pour l’ex-vedette de télé réalité.

Les colonies galactiques… c’était le lobby qui effrayait Monsieur Type. Face à la détérioration de la planète, additionnée à l’insécurité et aux épidémies ravageuses importées par les migrants extra terrestres, de plus en plus de communautés s’étaient créée sur des stations spatiales géantes, telles Atlantis 8, qui réunissaient 3 Milliards de résidants, ou Google Earth 3 qui comptait 1,7 Milliard d’humains. Aucun clone n’y était toléré, et les machines intelligentes étaient surveillées de prêts, de sorte qu’aucune Humains Brassés n’était menacés. Mieux, les colonies géantes s’étaient créées sur des critères de religion et politique, si bien qu’aucun trouble interne ne marquait la vie de ces mégacités de l’espace. On comptait des cités musulmanes, juives ou communistes.

Ces milliards d’humain des étoiles, ayant conquis planètes ou orbites spatiales, et voulaient reconquérir la Terre et y anéantir les êtres répliques comme les extra terrestres accueillis. En soutenant un candidat populaire mais incompétent et inexpérimenté pour l’élection, il prenait le risque que les tensions avec les autres castes. A coup dur, on se dirigerait vers un conflit armé… Clone, robots, mutants, extra terrestre, intelligence artificielle évoluée... quelle caste allait remporter cette guerre du genre ?