27 septembre 2007

La fin de la République

Suite à une erreur de raccourcis clavier qui a impacté la courbe spacio temporelle, j’ai trouvé un billet que j’écrierai dans plusieurs années sur ce blog.


Lassé de devoir supporter un premier ministre, l’hyperprésidissime Sarkozy avait supprimé cette fonction de l’organigramme étatique en 2008. A l’époque, les médias, et donc l’opinion, s’était réjouis de voir l’hyperprésidissime moderniser l’appareil étatique avec notamment la réduction du nombre de journalistes accrédités à Matignon. Ce fut le premier signe de la prise en main du pays par la dynastie Sarkozy.

Puis, l’hyperprésidissime s’ést fixé pour objectif de revaloriser le parlement. Il avait en effet remarqué que les députés avaient la mauvaise habitude de proposer de nombreux amendements à ses lois, ce qui loin d’améliorer leur performance, ne faisait que retarder leur mise en œuvre. Il s’en était ouvert auprès des français au cours de nombreux JT spécialement tournés depuis son bureau. Les Français s’étaient montrés réceptifs, et les sondages réalisé à chaud par des instituts pointus appuyaient son action.

Pour supprimer l’Assemblé Nationale, un tour de passe-passe constitutionnel aura suffit. Une simple dissolution de l’assemblé a été prononcée, comme l’avait fait le dernier des présidents fainéants en 1997, puis l’hyperprésidissime a pris soin de ne jamais autoriser les nouvelles élections. Au début, quelques journalistes s’en sont émus, mais après quelques coups de fil à des copains, ces journalistes turbulents se sont fait oubliés dans les pages sportives ou nécrologiques de leurs journaux.

Le Sénat n’a jamais été supprimé, mais comme il ne servait à rien à la base, l’hyperprésidissime n’a pas cherché à l’effacer de l’échiquier constitutionnel. Le Sénat a continué à servir de maison de retraite paisible et son jardin du Luxembourg reste encore un lieu de promenade pour famille habillée en Cyrilus.

La Palais Bourbon, très populaire dans le cœur de l’opinion (souvenez-vous des heures de queues lors des journées du patrimoine), a été transformé en siège du cercle des Remarquables de France. Cette nouvelle institution, encore une idée géniale de l’hyperprésidissime, est composée des personnalités tout simplement remarquables (1) du pays nommée directement par l’hyperprésidissime : capitaine d’industrie (dans le bâtiment), patron de presse (également industriel investi par ailleurs dans des contrats avec l’Etat) ou encore artistes (copains). Ce cercle émet son avis sur différents sujets, mais principalement des sujets sur lesquels les français ont du mal à trancher : la composition de l’équipe de France de football, la valeur de l’Euro par rapport au dollars, ou encore pour louer les actions du premier des Français. On y également aménagé une annexe du Fouquet’s où se retrouve le tout Paris autour d’un cocktail Guéant ou d’une salade Cécilia.

L’Elysée a été transformé en musée officiel du Président : photos, carnets originaux ou encore objets personnels… La foule s’y presse pour admirer le premier costume Prada du président, ou encore les dents de laits de Louis. La famille hyperprésidissime loge au Louvre: le musée ayant été définitivement transférés dans une annexe de Dubaï dès 2009.

Le Louvre a été aménagés complètement pour s’adapter au mode de vie de la famille hyperprésidissime : jacuzzi, lac artificiel pour yacht et parc de 300 hectares pour joggings ou faire du scooter en famille… Quelques pièces de maîtres sont toutefois restés pour décorer les appartements présidentiels, comme la Joconde sur le terrain de tennis du Président.

En 2012, à la fin de son premier mandat, Nicolas Sarkozy avait remporté les élections avec 60% des suffrages dès le premier tour. Dès lors, les Français commencèrent à douter du bien fondé des élections. En 2014, on nomma ainsi les maires des villes de France par décret.

L’opposition avait applaudi cette initiative. Il faut dire qu’il n’y avait plus un réel leader de l’opposition. Ségolène Royal (présidente du Modem) avait fini par fusionner son parti avec l’UMP après avoir accepté la présidence du MEDEF. Manuel Valls (1er secrétaire du Parti socialiste) de son côté, avait fini par considérer avec tous ces militants qu’ils ne seraient pas capables de faire mieux que le parti du président, et avait finalement transformés le PS en parti socialisant, en gros une énorme association de quartier chargé des kermesses et des réunions publiques de voisinages. Quand aux autres illustres politiques, Bayrou, Hollande, Besancenot, ils avaient choisi de refaire leur vie à l’étranger, principalement dans le Moyen Orient ou en Amérique du Sud.

En 2017, à la fin de son second mandat, l’Hyperprésidissime devait céder la place, selon la constitution, à un successeur élu par les Français. Il ne pouvait pas se présenter à nouveau devant les français. Il annula ainsi les élections.

Des millions de français défilèrent dans les rues de toutes les villes de France pour saluer son geste, les femmes dansaient de joie, les hommes avaient les larmes aux yeux. Les enfants chantaient. L’hyperprésidissime devenait enfin président à vie.

Il n’y avait plus de partis politiques, la télévision et la presse triomphaient sous le régime du sport et du people. Louis Sarkozy fut appelé par décret officiel Président Adjoint en 2022. Pour célébrer cet événement, on renomma la capitale du pays Sarkoville. La France retrouvait enfin sa dignité de pays lumière dans le monde, éclairé par le génie du meilleur d’entre nous.

14 septembre 2007

le blond

Pendant mes dernières vacances, j'ai eu la chance de rencontrer le blond. Vous savez, le blond des stekch de Gad El Maleh, le type qui réussi tout ce qu'il tente.

C'était sur la plage, il faisait froid comme un mois d'aout. Pourtant, notre blond, en père de famille idéal qui accompagnait ses enfants, a réussi à se baigner sans peiner pour rentrer dans l'eau, pourtant bien gelée.

Le plus fort, il a réussi à mettre son maillot de bain sous une serviette, rapidement attachée à la taille. C'est le genre de manipulation qui ne marche jamais : la serviette tombe, vous la soulevez en même temps que le slip de bain, bref, il y a dans ce genre d'exercice autant de chance de réussir que la tartine tombe du côté de la confiture, le matin où vous êtes pressé.

Toujours plus fort, notre blond, après son bain héroïque dans le froid pour accompagner son rejeton (tout blond aussi), s'est rhabillé tout net, encore mouillé. Le commun de mortels ne supporterait pas le contact de la peau humide et des vetements, c'est d'ailleurs pour cela qu'on a inventé les serviettes. Et bien pas lui, il s'est habillé en sortant du bain, comme dans les films. D'ailleurs, dans les films, ils ne ferment jamais à clé leurs portières de voiture. C'est curieux, non ?

05 septembre 2007

On a tous un ennemi

Il est de faits naturels que chacun en ce bas pays soit doté d’un ennemi. Après tout, c’est bien ce que disait Samuel L. Jackson à la fin de « Incassable », un film que beaucoup ont du oublier, à juste titre.


Bref, on a finalement tous un adversaire en ligne de mire : le chat course les souris, le chien s’en prend au chat, le ver se méfie de la poule, l’homme déteste son voisin.


Depuis quelques nuits, j’ai donc en tête quelques sombres idées visant un voisin : il parle fort à travers les murs, il se couche tard bruyamment, il ferme les volets à grand fracas. Non seulement il trouble mon sommeil, mais il devient obsédant. Alors que je peine à m’assoupir, je divague dans un demi sommeil, où les pires châtiments s’abattent sur ce voisin. La police fait une tournée chez lui et le met à l’amende, un départ d’incendie est repéré dans son salon (ce qui serait très bête pour moi aussi, d’ailleurs).


Ce matin, dans le hall de l’immeuble, la gardienne s’affairait à éponger une inondation, avec une éponge, un seau, des cheveux dans les yeux et beaucoup de mauvaise volonté. Je suis sûr que c’est mon voisin bruyant le responsable de cette inondation, c’est sûrement sa plomberie qui a craqué, c’est son assurance qui va payer. Avec un peu de chance, ce soir, le syndic l’aura mis à la porte, on n’entendra plus de bruit après 1h du matin. Demain je pourrais enfin m’occuper des mes pesants collègues qui copinent au CE plutôt que d’être à l’heure aux réunions.