11 mars 2008

Un pacte pour battre Aeschlimann

On va essayer d'y croire !

Ce matin, devant la gare SNCF du quartier, les militants UMP avaient l'air tout de même beaucoup moins à l'aise : "Gare aux bolchéviques!" criait une dame qui pourtant avait de prime abord l'air tout à fait honorable. Sa copine de salon de coiffure enchainait "Non à la gauche, nous ne voulons pas devenir un nouveau Nanterre, ou un nouveau Genneviliers".

Vu sur le jdd...
Un pacte pour battre Aeschlimann



Maire d'Asnières-sur-Seine depuis 1999 quand il avait succédé à Frantz Taittinger, réélu dès le premier tour en 2001, Manuel Aeschlimnann a réussi l'exploit depuis qu'il est aux manettes de se mettre tout le monde à dos, à gauche comme à droite. Si bien qu'il devra affronter dimanche au second tour une coalition PS-Modem-Divers droite bien décidée à le mettre en échec.


La fin du système Aeschlimann à Asnières est-elle arrivée? C'est bien possible si on se réfère à la seule arithmétique électorale au lendemain du premier tour de l'élection municipale et aux stratégies mises en place dans la foulée. Sept ans après avoir été élu triomphalement dès le premier tour avec 51% des voix, l'UMP Manuel Aeschlimann a été, dimanche, l'auteur d'une grosse contre-performance ne recueillant que 41,56% des voix, soit un recul de dix points. Une performance à mettre également en regard du score qu'il avait réalisé il y a moins d'un an aux législatives lorsqu'il avait été réélu à plus de 56%.

Face à lui, le jeune candidat socialiste, Sébastien Pietrasanta a obtenu dimanche 33,66% des suffrages tandis que Josianne Fischer, ancienne adjointe d'Aeschlimann devenue une adversaire résolue, a recueilli 12,44% des voix avec sa liste divers droite, sensiblement le même score que le Modem de Christian Leblond (12,34%). Trois candidats excédés par les méthodes du maire sortant et qui n'ont pas mis longtemps à trouver un terrain d'entente pour lui faire barrage. Lundi, dans un communiqué commun, Pietrasanta, Fischer et Leblond expliquent ainsi avoir mis sur pied une "audacieuse alliance" qui devrait selon eux l'emporter dimanche prochain.

Constatant que le premier tour a donné lieu à une "spectaculaire redistribution des cartes", que "les listes d'opposition totalisent 58,5 % des voix", les trois acolytes "ont décidé de se rassembler sur la base d'un projet concret pour la ville". Après "le mauvais bilan et les pratiques contestées" du maire sortant, il s'agit avec cette alliance "dépassant les clivages politiques (...) [d']assainir les finances communales, [d']améliorer les équipements de la ville et [d']agir concrètement pour la qualité de vie, [de] restaurer la démocratie locale et [de] garantir la transparence dans la gestion d'Asnières."

Un proche de Sarkozy

La liste, baptisée "Le grand rassemblement pour Asnières", sera conduite par Sébastien Pietrasanta et entend rassembler tous ceux qui réclament une "nouvelle ère" à Asnières. Si les électeurs répondent présent, Asnières pourrait ainsi effectivement entrer dans une nouvelle époque. Depuis la prise de pouvoir, en 1959, de Michel Maurice-Bokanowski, ancien résistant, compagnon de la libération, Asnières-sur-Seine est en effet un bastion de droite qui semble imprenable. Après le passage à la mairie entre 1994 et 1999 de Frantz Taittinger, héritier des champagne du même nom, contraint de quitter ses fonctions pour cause de maladie mais aussi en raison d'un climat délétère dont on dit que son premier adjoint de l'époque qui allait lui succéder n'était pas étranger, Asnières est devenu une commune importante des Hauts-de-Seine. Au point qu'elle est considérée pour beaucoup comme le "laboratoire de la France d'après" en raison de la proximité entre Manuel Aeschlimann et Nicolas Sarkozy.

Celui-ci, parrain de Lohengrïn, le petit dernier de l'édile et de son épouse Marie-Dominique, qui est également sa première adjointe et son attachée parlementaire, aurait observé ces dernières années d'un oeil bienveillant la politique menée à Asnières. Une politique qui se caractérise notamment par une approche communautariste pas appréciée de tout le monde au sein de l'UMP. Ses opposants reprochent eux à Manuel Aeschlimann sa pratique autoritaire du pouvoir, l'absence de concertation sur les grands dossiers, sa gestion dispendieuse de la ville et un harcèlement quasi-systématique de l'opposition qui a conduit au cours de la mandature qui s'achève à d'innombrables actions en justice. Ils pensent aujourd'hui avoir l'opportunité de mettre un terme à ce système...

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